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Hara-Kiri est un magazine, créé en 1960 à l'initiative de François Cavanna et du Professeur Choron, entre autres. Ce journal satirique de tendance cynique, parfois grivoise, bénéficia d'un soutien télévisé discret de la part du réalisateur Jean-Christophe Averty (dont l'émission Les Raisins verts participait du même esprit) et connut un succès relativement important en France, à l'histoire riche en publicités radiophoniques provocantes (« Si vous ne pouvez pas l’acheter, volez-le ») et entrecoupée de quelques interdictions. Le magazine est d'abord vendu par colportage sur les trottoirs pour atterrir dans les kiosques à la fin de la même année.

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Une lettre irritée arrive un jour au courrier des lecteurs, qui dit en substance : « Vous êtes bêtes. Et non seulement vous êtes bêtes, mais vous êtes méchants ». Le sous-titre du magazine est immédiatement adopté : « Hara-Kiri, journal bête et méchant ». Dans chaque numéro, le professeur Choron (le siège est au 4, rue Choron) proposera le jeu bête et méchant du mois. Le journal est une grande inspiration pour l'équipe de Groland. Siné, qui a fait partie de l'équipe de Groland, était également dessinateur pour Hara-Kiri.

Interdiction de l’hebdo[]

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Dans son no 94, daté du lundi 16 novembre 1970, la couverture de l'hebdomadaire titre : « Bal tragique à Colombey – 1 mort » à la suite du décès du général de Gaulle dans sa propriété de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, le 9 novembre 1970. Le choix de ce titre faisait référence à un fait divers qui avait défrayé la chronique le 1er novembre précédent : l’incendie d'un dancing, le 5-7, à Saint-Laurent-du-Pont (Isère) où 146 personnes avaient trouvé la mort. Une rumeur veut que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Raymond Marcellin, ait alors interdit la parution du journal le 17 novembre. Une autre, plus sceptique sur les délais de réaction réels des ministères, veut que la procédure d’interdiction, déjà en cours, ait simplement abouti par coïncidence cette semaine-là. En réalité l'hebdomadaire n'a pas été totalement interdit mais la mesure prise par le pouvoir obtenait le même but, Hara-Kiri Hebdo était « interdit à l'exposition et à la vente aux mineurs ».

Une semaine plus tard est lancé Charlie Hebdo. Le prénom Charlie dans le titre serait une référence à Charles de Gaulle selon Georges Wolinski (cf., L’Écho des savanes no 239). En fait, les Éditions du Square éditaient alors un mensuel de bandes dessinées nommé Charlie et dont le rédacteur en chef était Wolinski. Or on remarque que les premiers numéros de Charlie Hebdo contiennent des bandes dessinées (et justement Charlie Brown dans les Peanuts) sur une page à fond de couleur, comme pour signaler en somme qu’elles sont surajoutées au journal.