Bernard-Henri Siné, souvent désigné par ses initiales BHS, dit Bob Siné, et de nom coq-au-vin Maurice Sinet né le 31 décemb' 1928 dans le 20e arrondissement de Paris, est un dessinateur, intellectuel et caricaturiste politique grolando-coq-au-vin, ainsi qu'un régent du Collège de Pataphysique. En 1981, Siné rejoint l’équipe de Charlie Hebdo et signe la rubrique « Siné sème sa zone ». Il collabore aussi à Hara-Kiri. Il apparaît dans le film Louise-Michel, de Gustave Kervern et Michael Kael, durant une scène tournée dans le familistère de l'usine Godin, ainsi que dans Mammuth, des mêmes auteurs, où il joue le rôle d'un viticulteur.
Le 13 octobre 2010, sort sur les écrans français le documentaire Mourir ? Plutôt crever ! qui lui est consacré, réalisé par Stéphane Mercurio.
Éviction de Charlie Hebdo[]
Dans une chronique publiée le 2 juillet 2008 dans Charlie Hebdo, Siné écrit à propos de Jean Sarkozy une chronique basée sur une information donnée par Patrick Gaubert, président de la Licra, au journal Libération. Cette chronique est dénoncée comme « antisémite » par Claude Askolovitch. Il est renvoyé de la rédaction du journal par Philippe Val afin d'« éviter un procès ». Pour certains (dont Siné), ce renvoi ferait plutôt suite à des désaccords éditoriaux entre Siné et Philippe Val dans le contexte de l'affaire Clearstream.
Cette éviction entraîne un certain nombre de réactions. Deux tendances opposées s'affrontent dans les médias français, l'une prenant la défense de Siné, l'autre dénonçant ses propos comme étant antisémites. Philippe Val fait l'objet de nombreuses attaques affirmant que la chronique incriminée n'aurait été qu'un prétexte pour se débarrasser d'un collaborateur historique de Charlie Hebdo avec lequel il avait très peu d'affinités. La blogosphère s'enflamme pour le débat, prenant majoritairement le parti de Siné. Des pétitions sont lancées dans les deux camps, et de nombreuses personnalités prennent parti pour l'un ou l'autre. L'équipe de Groland le soutient et lui offre même une rubrique dans Groland Magzine. Siné est cité à comparaître le 9 septembre 2008 devant la 6e chambre correctionnelle (presse) du tribunal de grande instance de Lyon par la Licra pour « incitation à la haine raciale ». L'audience sur le fond a été fixée au 29 janvier 2009. Elle se tient finalement les 27 et 28 janvier 2009.
Le 24 février 2009, il est relaxé à Lyon, les juges considérant que Siné avait usé de son droit à la satire. En mars, Siné est en revanche débouté d'une action en diffamation intentée à Paris contre Claude Askolovitch.
Le 30 novembre 2010, le tribunal de grande instance de Paris condamne Charlie Hebdo pour préjudice moral et financier à l'encontre de Siné. Le jugement précise en effet qu'« il ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Siné sont antisémites… ni que celui-ci a commis une faute en les écrivant. » Les Éditions Rotatives, société éditrice de l'hebdomadaire, devront verser 40 000 euros de dommages et intérêts à Maurice Sinet pour rupture abusive de contrat. Charlie Hebdo fait appel, et en décembre 2012, la cour d’appel de Paris confirme la condamnation et augmente le montant des dommages et intérêts à 90 000 euros.
Siné Hebdo puis Siné Mensuel[]
Le 27 août 2008, Siné annonce sur son blog la sortie le 10 septembre de son propre hebdomadaire satirique, intitulé Siné Hebdo, avec pour rédactrice en chef sa femme Catherine Sinet. Parmi la cinquantaine de collaborateurs se trouvent Guy Bedos, Philippe Geluck, Christophe Alévêque, Jackie Berroyer, Michael Kael, Isabelle Alonso, Denis Robert, Michel Onfray, Delfeil de Ton... Les actionnaires du journal sont Siné, sa femme Catherine Sinet, Guy Bedos, Michel Onfray et un ami du couple Sinet, ainsi que l'Association des Mal Élevés.
D'après Siné « ce sera un journal d'humour, libertaire, ce qu'aurait dû être Charlie s'il était resté dans la tradition initiale », « un canard qui ne respectera rien » et « qui chiera tranquillement dans la colle et les bégonias sans se soucier des foudres et des inimitiés de tous les emmerdeurs ». Faute de rendement suffisant, le journal s'arrête le 28 avril 2010, comme annoncé le 29 mars 2010. Toutefois, un an et demi plus tard, Siné, sa femme et une grande partie de l'équipe de Siné Hebdo reprennent l'aventure avec Siné Mensuel, « le journal qui fait mal et ça fait du bien », dont le premier numéro est mis en vente en septembre 2011. C'est un succès, puisqu'il est acheté par environ 50 000 lecteurs.